mercredi 19 décembre 2007

Ron Paul: Internet, Sondages et Primaires, quelques réponses...

En réponse à un commentaire d'un internaute qui reprend des questions souvent posées sur Ron Paul, sa popularité sur Internet et ses chances réelles aux prochaines primaires voici quelques éléments de réponse et de réflexion :

Internet

La surreprésentation de Ron Paul sur Internet par rapport à la réalité de sa popularité dans le pays serait liée à 2 facteurs principaux :

Internet s’est retrouvé au centre de la campagne de Ron Paul d’abord parce que c’était le seul espace de liberté où ses supporteurs pouvaient s'informer et participer à sa campagne. C’est une réaction naturelle au boycott par les grands médias. Cet outil était le seul disponible pour pallier cette carence d'information.

D’autre part, son message politique basé sur la liberté et la paix a surtout reçu un accueil favorable dans un premier temps auprès d’un public jeune, donc habitué d’Internet, amplifiant le phénomène.

Un mot d’ailleurs pour rectifier un contresens fréquent de ce cas d’école en marketing politique : L’explosion de Ron Paul sur Internet n’est pas due à une utilisation particulièrement « intelligente » de ce média par Ron Paul et son équipe de campagne. Ce sont les internautes qui ont utilisé Internet pour Ron Paul et pas l'inverse. L’intelligence réelle de Ron Paul dans cette explosion a été de laisser-faire, restant en cela fidèle à son message politique de liberté et de décentralisation. Il a résisté à la tentation de récupérer ces activités pour les contrôler.

Les Primaires

Les primaires sont une question complexe.

Premièrement la situation de Ron Paul aujourd’hui est différente de celle d’il y a seulement 3 mois. Les « money bombs » ont eu des répercussions dans l’électorat. Il a doublé son score dans les sondages officiels nationaux en passant de 3 à 6%. Ce qui reste faible mais une tendance encourageante. De plus ces sondages sont discutables (voir notre article) au moins à quelques points près.

Concernant les Straw Polls de l’automne, les résultats de Ron Paul ont souvent dépassé les 10%. Voir ce récapitulatif des résultats, attention néanmoins à une lecture trop optimiste de ces résultats: le tableau présenté sur le site officiel de la campagne n’est pas pondéré par le nombre des participants – Le Straw Poll en Iowa à 9% était probablement l’un des plus représentatifs, mais c’était en juillet et la situation a considérablement évolué depuis. Cela dit 9% en juillet c’est déjà bien différent des 3% officiels dans les sondages de l’époque…

Ensuite dans un système ouvert, transparent et étant donné le fait que les supporteurs de Ron Paul sont par nature nombreux (58 000 donateurs dimanche!) et motivés on pourrait s’attendre aujourd’hui à des scores intéressants bien au-delà des sondages nationaux. Il faut à ce stade des élections bien comprendre que ceux qui votent aux primaires sont une catégorie bien informée de la population, donc plus susceptible de voter pour Ron Paul. Ensuite, Ron Paul étant le seul candidat anti-guerre (Irak), il devrait en principe attirer à lui un certain nombre d’électeurs sur ce seul thème, et c’est un gros avantage de représenter à lui seul cette tendance dans le camp républicain.

Le gros écueil des primaires dans le cas de Ron Paul réside dans le fait que ce système n’est pas ouvert, et a été sciemment manipulé pour éviter l’émergence d’un candidat anti-système. Des conditions plus ou moins restrictives selon les états ont été instaurées pour pouvoir réserver le droit de vote à des membres traditionnels du parti, et éviter des inscriptions en masse de nouveaux électeurs pour les primaires. Ainsi par exemple au Texas, l’état de Ron Paul, le GOP a limité le droit de votes aux personnes ayant déjà votés les années précédentes comme délégués lors des conventions du parti. Cela revient à exclure de fait les nouveaux électeurs…

Calendrier des primaires (janvier) :

3 janvier : Iowa

8 janvier : New Hampshire

19 janvier : Caroline du Nord & Nevada

5 fevrier : 20 Etats, c'est le "Giga Tuesday"!

Voilà ce que l’on peut dire de la situation en essayant de ne pas être (trop) partisan. Et maintenant « Go Ron ! ».

lundi 17 décembre 2007

Historique : Ron Paul lève 6 millions de dollars en 24h

Sur une période de 24h, dimanche 16 décembre, la campagne de Ron Paul a reçu 6,026 millions de dollars de donations, battant le record de 5,7 millions détenu précédemment par John Kerry.

Plus de 58 000 personnes ont contribué à cette levée de fond sur la journée, dont 24 940 nouveaux donateurs.

Au total avec ces 6 millions de dollars, la campagne a levé plus de 18 millions ce trimestre, dépassant son objectif initial de 12 millions.

« Nous avons le bon message : liberté, paix et prospérité » s’est exclamé le directeur de campagne Kent Snyder. « Et nous avons aussi le bon candidat : Docteur Ron Paul. »

(Communiqué de presse de la campagne de Ron Paul)

vendredi 14 décembre 2007

Video "Paris Loves Ron Paul"

A l'initiative du Paris Ron Paul 2008 Meetup Group et de Ron Paul France, voici la video de la "manifestation" de support à Ron Paul au Trocadero à Paris le 12 décembre dernier. Un grand merci à Elisabeth, Sher, Ira, Paul, Alexis, Philippe, Eric et bien sur Olivier.




dimanche 9 décembre 2007

ANNONCE : Manifestation de soutien à Ron Paul à Paris le 12 décembre de 17:30 à 19h

Venez tous manifester votre support à Ron Paul ce mercredi 12 décembre de 17h30 à 19h sur l'esplanade du Trocadero. Cette manifestation est organisée par le groupe Meetup "Paris Ron Paul". Une video sera réalisée à cette occasion et diffusée sur YouTube.

Paris LOVES Ron Paul!



jeudi 29 novembre 2007

8ème débat télévisé entre candidats républicains sur CNN

8ème débat télévisé entre candidats républicains sur CNN

Le 8ème débat entre les différents candidats à l’investiture du parti républicain s’est tenu sur CNN, le 28 novembre, à Saint Pétersbourg en Floride.

Comme « d’habitude », il a fallu plus de 30 minutes après le commencement du débat pour que Ron Paul réponde à une première question, et son temps de parole pour la première partie du débat a été moitié moindre que celui d’un Romney (à confirmer concernant la 2ème partie). C’est la démocratie américaine… Cela dit ce n’est pas en France que l’on va pouvoir se permettre de critiquer alors qu’aucun débat rassemblant tous les candidats n’a été fait lors de la dernière présidentielle, permettant de focaliser l’attention sur les candidats « officiels »du système.

Les extraits du débat :

Interview d’après débat:

Une série de videos du site d’information Veracifier.com sur ce débat et Ron Paul en particulier :

lundi 26 novembre 2007

Ron Paul: La fin de l’hégémonie du dollar des Etats-Unis

Nous remercions vivement Nathanael Genet pour nous avoir communiqué cette traduction en Français de ce discours fondamental de Ron Paul prononcé en 2006 devant les représentant du congrès des Etats-Unis (Ces remerciements s'étendent bien entendu au traducteur Jacques Salvador pour son excellent travail).



Discours de RON PAUL, Député du Texas à la Chambre des représentants des Etats-Unis d’Amérique, le 15 février 2006.


La fin de l’hégémonie du dollar des Etats-Unis


Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jacques Salvador


Il y a un siècle, on parlait de «diplomatie du dollar». En 1989, après la chute de l’Union soviétique, cette politique a évolué en «hégémonie du dollar». Cependant, après toutes ces années de grande réussite, la domination de notre dollar touche à sa fin.

On a dit à juste titre que celui qui détenait l’or faisait la loi. Autrefois, on considérait qu’un commerce équitable et honnête se faisait sur la base d’un échange de biens de valeur réelle.

A l’origine, il ne s’agissait que de troc. On s’est ensuite rendu compte que l’or revêtait une attraction universelle, capable de se substituer à une méthode de troc mal commode. Non seulement l’or facilitait les échanges de biens et de services, mais encore il pouvait constituer une réserve de valeurs pour ceux qui désiraient épargner en prévision de temps plus durs.

Les gouvernements, au fur et à mesure de leur expansion, se sont octroyé le monopole du contrôle de la monnaie, au détriment des marchés. En principe, les gouvernements parvenaient à garantir la qualité et la pureté de l’or, mais il arrivait qu’ils dépensent davantage que ce que leurs rentrées autorisaient. Au lieu de courir le risque de se heurter à la désapprobation de la population avec de nouveaux impôts ou la hausse de ces derniers, les rois et les Césars n’ont pas mis longtemps à gonfler leur monnaie en réduisant la quantité d’or contenue dans chaque pièce, en espérant que leurs sujets ne découvriraient pas la supercherie, ce qui ne manquait pas de finir par susciter de vives protestations de la part d’une population loin d’être naïve.

De ce fait, les dirigeants ont été poussés à partir à la conquête d’autres nations pour chercher de l’or. Les populations ont pris l’habitude de vivre au-dessus de leurs moyens, avec du pain et du cirque. Le financement d’extravagances par la conquête de terres étrangères devenait l’alternative logique au dur labeur et à la croissance de la production. La conquête ramenait non seulement de l’or, mais encore des esclaves. Lever l’impôt sur les territoires envahis était un encouragement à la construction d’empires. Le système a bien fonctionné un certain temps, mais le déclin moral des populations a affaibli le désir de produire pour ses propres besoins. Le nombre limité de pays pouvant être potentiellement mis à sac pour leurs richesses finissait par diminuer, ce qui avait raison des empires. Lorsqu’il n’était plus possible d’obtenir de l’or, les puissances militaires s’écroulaient. En ces temps-là, ce sont bien ceux qui détenaient l’or qui faisaient la loi et sortaient leur épingle du jeu.

Cette règle générale s’est perpétuée au cours du temps. Lorsque l’or était utilisé et que des règles protégeaient un commerce honnête, les nations productives prospéraient. Dès lors que les nations riches – celles qui possèdent des armées puissantes et de l’or – ont porté exclusivement leur effort sur l’obtention d’un empire et sur une fortune facile pour garantir le bien-être de leur population. Elles ont échoué.

Aujourd’hui, si le principe n’a pas changé, la situation est bien différente. Le papier, et non plus l’or, est la monnaie de l’empire. La règle, du moins pour l’instant, est la suivante: «C’est celui qui imprime la monnaie qui fait la loi.» Bien que l’or ne soit plus utilisé, l’objectif demeure: il s’agit de contraindre les pays étrangers à produire et à alimenter le pays qui détient la puissance militaire et les commandes de la «planche à billets».

La monnaie de papier n’étant pas à l’abri des contrefaçons, il faut toujours que l’émetteur de la devise internationale soit doté d’une puissance militaire suffisante pour garder la mainmise sur le système. On semble avoir trouvé là le schéma parfait pour permettre au pays émetteur de ce qui est de facto la devise mondiale, de s’enrichir de manière perpétuelle. Toutefois, le seul problème est que, à l’instar de ceux qui détenaient l’or par la conquête, un tel système détruit le caractère même de la population de la nation qui contrefait. En effet, ce système décourage l’épargne et la production des Américains, tout en les incitant au surendettement, faisant ainsi disparaître le bien-être social.

Ceux qui bénéficient de ce bien-être social et ceux qui demandent des compensations ou des indemnisations pour préjudices font pression pour gonfler la devise. Dans tous les cas, le principe de responsabilisation personnelle du citoyen est rejeté.

Lorsque la monnaie de papier n’est plus acceptée, ou lorsque l’or vient à manquer, ce sont la richesse et la stabilité politique du pays qui sont perdues. Au lieu de vivre au-dessus de ses moyens, le pays est, du coup, contraint de vivre au-dessous de ses moyens, jusqu’à ce que les systèmes politiques et économiques se conforment aux nouvelles règles, règles qui ne sont plus dictées par ceux qui contrôlent une «planche à billets» désormais hors service.

La «diplomatie du dollar», une politique mise en place par William Howard Taft et son secrétaire d’Etat Philander C. Knox, avait pour but de renforcer les investissements commerciaux américains en Amérique latine et en Extrême-Orient. En 1898, McKinley devait fomenter une guerre contre l’Espagne, et le corollaire de Théodore Roosevelt à la doctrine Monroe devait précéder l’entreprise agressive de Taft qui consistait à utiliser le dollar et l’influence diplomatique des Etats-Unis pour garantir les investissements américains à l’étranger. Voilà donc l’origine du terme «diplomatie du dollar». L’entreprise de Roosevelt est importante en ce qu’elle a permis de justifier les interventions américaines par le simple fait qu’un pays entrant dans la sphère des intérêts américains risquait, d’un point de vue politique ou budgétaire, de passer sous contrôle européen. Désormais, le gouvernement des Etats-Unis revendiquerait non seulement le droit, mais encore le devoir, de préserver les intérêts commerciaux américains de l’influence européenne.

Cette nouvelle politique, qui succédait à celle dite de la «diplomatie de la canonnière» de la fin du XIXe siècle, consistait à acheter notre influence, avant d’avoir recours à la menace de l’emploi de la force. En articulant la «diplomatie du dollar» de William Taft, on semait la graine de l’empire américain, graine destinée à croître dans le sol politique fertile qui avait perdu amour et respect pour la république léguée par les auteurs de la Constitution américaine. De fait, cet amour et ce respect avaient bien disparus. Il n’a pas fallu longtemps avant que, vers la moitié du XXe siècle, la «diplomatie du dollar» se mue en «hégémonie du dollar».

Mais cette transition ne pouvait s’opérer que par un changement radical de la politique monétaire du pays, voire de la nature même du dollar.

En 1913, le Congrès américain devait créer la Réserve fédérale, communément appelée la Fed. Entre cette date et 1971, tous les principes de saine gestion monétaire ont été systématiquement bafoués. En effet, durant cette époque, la Fed a trouvé bien plus facile de faire fonctionner la «planche à billets» pour financer les guerres ou pour manipuler l’économie, le tout en rencontrant peu de résistance du Congrès, et au bénéfice des groupes de pression qui influençaient le gouvernement.

La domination du billet vert a véritablement trouvé son plein essor après la Seconde Guerre mondiale. Le pays n’a pas subi les destructions dont les autres nations ont souffert. En outre, les coffres étaient pleins de tout l’or de la planète. Mais le monde, avec l’assentiment des politiciens, a fait le choix de ne pas revenir à une discipline financière basée sur l’or. Imprimer des billets pour payer les factures était bien plus populaire que taxer ou restreindre des dépenses non indispensables. Pour des avantages à court terme, on a institutionnalisé pour des décennies un système de déficits publics.

L’accord de Bretton Woods de 1944 a consolidé le dollar dans son rôle prééminent de valeur de réserve au niveau mondial, remplaçant dans ce rôle la livre sterling. La force politique et militaire des Etats-Unis aidant, à quoi il faut ajouter nos énormes réserves en or, le monde a accepté bien volontiers notre dollar (sur la base de 1/35 l’once) comme devise de réserve. Le dollar, convertible au taux susmentionné dans toutes les banques centrales étrangères, était considéré comme «aussi bon que l’or». Un métal que les citoyens américains n’avaient toutefois pas le droit de détenir. Ce système de change basé sur l’or était dès le départ voué à l’échec.

Les Etats-Unis ont fait ce que beaucoup avaient prédit, à savoir, imprimer plus de billets verts que l’or ne pouvait en garantir. Trop content, le monde entier a accepté cette manne de dollars pendant plus d’un quart de siècle, jusqu’à ce que les Français et d’autres exigent des Etats-Unis qu’ils tiennent leur promesse, à savoir, rendre une once pour 35 dollars versés au Trésor américain. La conséquence fut une énorme déperdition d’or qui mit fin à un système de change bien mal calculé.

C’est le 15 août 1971 que le président Nixon devait fermer le robinet en interdisant la sortie de la moindre des 280 millions d’onces d’or restantes dans les coffres du Trésor. Ce ne fut rien d’autre qu’une déclaration d’insolvabilité des Etats-Unis. Chacun, dès lors, était forcé de reconnaître qu’un nouveau système monétaire devait être mis en place pour garantir la stabilité des marchés.

Etonnamment, le nouveau système mis en place laissait aux Etats-Unis le contrôle exclusif de la presse à imprimer les billets de la devise de réserve mondiale, et ce sans aucune restriction, pas même un semblant de convertibilité en or, rien! Bien que la nouvelle politique était encore plus bancale que la précédente, elle ouvrait la porte à l’hégémonie du dollar.

Réalisant que le monde s’embarquait dans quelque chose d’inconnu et de risqué, l’élite des gestionnaires monétaires, avec le soutien sans faille des autorités américaines, ont mis au point un accord avec l’OPEP pour fixer dans le monde entier le prix du pétrole exclusivement en dollar des Etats-Unis, et ce pour toutes les transactions. Cela faisait du dollar une devise à part, de fait garantie par le pétrole. En échange, les Etats-Unis promirent à tous les royaumes pétroliers du golfe Persique une protection contre une éventuelle invasion ou un éventuel coup d’Etat. Cet accord a contribué à exacerber les mouvements islamiques radicaux contre la présence et l’influence américaine dans la région. Cet accord a renforcé le dollar de manière artificielle, générant d’impressionnants bénéfices pour les Etats-Unis. L’influence florissante du dollar nous a permis d’exporter notre inflation monétaire en achetant du pétrole et d’autres marchandises à moindre coût.

Ce système post-Bretton Woods était bien plus fragile que celui qui avait prévalu entre 1945 et 1971. Bien que l’accord «pétrodollar» était utile, il s’est avéré encore moins stable que le prétendu cours du dollar basé sur l’or de Bretton Woods. Il était certainement bien moins stable que le système d’étalon-or qui prévalait à la fin du XIXe siècle.

Dans les années 1970, alors que le dollar s’effondrait presque, les prix du pétrole flambaient et l’or atteignait 800 dollars l’once. En 1979, il a fallu des taux d’intérêt de 21% pour sauver le système. La pression sur le dollar des années 1970, nonobstant les profits qui s’accumulaient sur cette monnaie, n’était que le résultat du déficit budgétaire abyssal et de l’inflation monétaire des années 1960. En dépit des déclarations du président Johnson selon lesquelles les Etats-Unis auraient les moyens de s’offrir le beurre, l’argent du beurre ainsi que des canons, les marchés n’ont pas été dupes.

Une fois encore, le billet vert était sauvé, ce qui a conduit à une véritable hégémonie du dollar qui dure depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Avec l’extraordinaire collaboration des banques, aussi bien centrales que commerciales, du monde entier, le dollar a été accepté comme valant de l’or.

Le président de la Fed, M. Alan Greenspan, a, à diverses occasions, répondu à mes injonctions devant le commission bancaire de la Chambre des représentants concernant ses opinions antérieures favorables à l’or, en disant que lui et d’autres dirigeants de banques centrales avaient fait de leur monnaie papier (le dollar) une devise dont ils pouvaient répondre comme si c’était de l’or.

J’objectais en soulignant qu’une telle prouesse constituait un défi à des siècles d’histoire économique qui avaient montré qu’une monnaie devait correspondre à une valeur réelle. D’un air suffisant, il répondait en disant que ces dernières années, les banques et les institutions financières avaient intérêt à entretenir un dollar fiable, et qu’elles ne cachaient pas qu’elles vendaient ou prêtaient sur le marché de grandes quantités d’or, même lorsque la chute du cours de cette matière première soulevait de sérieuses questions sur la sagesse d’une telle politique. Ces institutions n’ont jamais admis avoir voulu contrôler le cours de l’or, mais il est abondamment prouvé qu’elles croyaient que si le prix de ce métal précieux chutait, le marché prendrait confiance, confiance qu’elles avaient canalisée de façon étonnante en changeant du papier en or.

L’augmentation des cours de l’or est historiquement considérée comme un signe de méfiance dans la monnaie papier. Ce récent effort n’est pas vraiment différent de celui du Trésor américain consistant à vendre de l’or à 35 dollars l’once dans les années 1960, dans le but de convaincre le monde que le billet vert était aussi solide que le métal jaune. Même durant la Dépression, l’un des premiers actes de Roosevelt fut d’empêcher la cotation libre de l’or, cachant ainsi un système monétaire vicié en rendant illégale la détention d’or par les citoyens américains. Les lois de l’économie ont fini par limiter cet effort, comme elles l’ont fait dans les années 1970, lorsque le Trésor américain, la Banque mondiale et le FMI ont tenté de contenir le cours de l’or en déversant sur les marchés des tonnes de ce métal précieux, dans le but de briser les velléités de ceux qui, lorsque la détention d’or fut à nouveau légalisée, cherchaient dans cette matière première un refuge pour se prémunir de la chute du dollar.

Entre 1980 et 2000, l’effort pour tromper les marchés sur la véritable valeur du dollar a une fois de plus échoué. Ces cinq dernières années, le dollar s’est déprécié de plus de 50% par rapport à l’or. Il est impossible de flouer tout le temps tout le monde, même lorsque l’on contrôle la «planche à billets» de la Réserve fédérale.

1. Malgré tous les inconvénients du système de monnaie fiduciaire, l’influence du dollar n’a pas diminué. Les résultats semblaient positifs, mais les vices du système perduraient. Indécrottables, les politiciens de Washington n’ont eu qu’une idée en tête, sauver les apparences, tout en refusant de comprendre et de changer de politique. Les seules solutions à des problèmes artificiellement créés par une politique et un système monétaire profondément corrompus furent le protectionnisme, la fixation arbitraire des taux de change, les droits de douane punitifs, les sanctions fondées sur des motifs politiques, les subventions aux entreprises, la gestion du commerce international, les contrôles des prix, des taux d’intérêt et des salaires, les sentiments ultranationalistes, la menace de l’emploi de la force et, enfin, la guerre.

A court terme, les émetteurs de la devise de réserve peuvent engranger de juteux bénéfices. Mais à long terme, cela fait peser une menace sur le pays émetteur de la devise mondiale, en l’espèce les Etats-Unis. Tant qu’à l’étranger on prend nos dollars en échange de marchandises réelles, nous nous en sortons. C’est là un avantage que beaucoup au Congrès refusent de reconnaître, tout en fustigeant la Chine pour qu’elle maintienne une balance commerciale positive à notre égard. Mais cela conduit à une perte d’emplois dans le domaine des produits manufacturés d’exportation, ce qui nous rend de plus en plus dépendants de l’étranger, et donc moins autosuffisants. Grâce à leurs taux d’épargne élevés, les pays étrangers accumulent du dollar qu’ils nous prêtent ensuite «généreusement» à des taux peu élevés, pour nous permettre de financer notre consommation excessive.

C’est une bonne affaire pour tout le monde, jusqu’à ce que l’enthousiasme pour notre dollar faiblisse, voire que notre monnaie ne soit plus acceptée. Cela pourrait changer la donne et nous obliger à assumer le coût réel de notre vie au-dessus de nos moyens et au-delà de ce que permet notre production. La lune de miel planétaire avec notre dollar commence déjà à pâlir, mais le pire est à venir.

L’accord des années 1970 avec l’OPEP pour l’établissement du prix du pétrole en dollars à beaucoup renforcé artificiellement celui-ci en tant que principale devise de réserve, ce qui a créé une demande universelle qui a permis d’absorber l’énorme quantité de billets verts générée chaque année. Pour la seule année dernière [2005], l’indice M3, celui qui mesure la masse monétaire totale de billets verts en circulation dans le monde, a augmenté de plus de 700 milliards de dollars.

La demande artificielle de dollars et la puissance militaire des Etats-Unis met ces derniers en position de «faire la loi» dans le monde sans aucun travail productif, sans épargne et sans limites à la consommation ou aux déficits. Le seul problème est que cela ne peut durer.

La hausse des prix montre le bout de son vilain nez, et la bulle du NASDAQ, générée par l’argent facile, a éclaté. De même, la bulle immobilière est en train de se dégonfler. Les prix de l’or ont doublé et les dépenses fédérales sont effrénées, sans aucune volonté politique de les maîtriser. Le déficit commercial s’élevait, pour l’année dernière [2005], à plus de 728 milliards de dollars. Une guerre qui coûte 2000 milliards de dollars fait rage, et on prévoit de l’étendre à l’Iran et, pourquoi pas, à la Syrie. Le seul élément limitatif serait le rejet du dollar par le monde. C’est inéluctable, et les conditions seront pires que celles de 1979-1980, où il a fallu des taux d’intérêt à 21% pour y faire face. En attendant, tout sera fait pour protéger le dollar. Avec ceux qui détiennent des dollars, nous avons intérêt à faire perdurer le système.

Dans son premier discours après avoir quitté la Réserve fédérale, Greenspan justifiait la hausse du cours de l’or par des inquiétudes relatives au terrorisme, et non par des inquiétudes d’ordre monétaire causées par la fabrication d’une quantité excessive de billets verts lorsqu’il était en fonction. Il faut redorer le blason du dollar, au détriment de l’or qu’il faut discréditer. Même lorsque la devise américaine sera sérieusement attaquée par les marchés, les banques centrales et le FMI feront tout ce qui est concevable pour absorber les dollars, dans l’espoir de restaurer la stabilité monétaire. En définitive, ils échoueront.

Mais ce qui est plus important encore, c’est la nécessité de conserver la relation entre dollar et pétrole, pour permettre au billet vert de conserver sa position dominante. Toute mise en cause du système des pétrodollars sera combattue par la force, comme cela s’est déjà produit.

En novembre 2000, Saddam Hussein s’est mis à exiger des euros en échange de son pétrole. Son arrogance constituait une menace pour le dollar, mais sa faiblesse militaire n’en constituait pas une. Le secrétaire au Trésor, Paul O’Neill, rapporte qu’à la première réunion de l’administration Bush, en 2001, le principal sujet abordé fut «comment se débarrasser de Saddam Hussein», bien qu’aucune preuve n’existait selon laquelle celui-ci constituait une menace pour les Etats-Unis. M. O’Neill fut étonné et choqué par une si vive préoccupation au sujet de Saddam Hussein.

Comme chacun le sait désormais, la réaction immédiate au sein de l’administration américaine après les attentats du 11 septembre fut de s’interroger sur la façon de faire porter le chapeau à Saddam Hussein, histoire de justifier l’invasion de l’Irak et le renversement de son gouvernement. Même sans preuves de toute implication de ce gouvernement dans les attentats du 11 septembre ou de la présence d’armes de destruction massive en Irak, la désinformation et l’interprétation spécieuse des faits justifiant un renversement du gouvernement de Saddam Hussein a généré un large soutien auprès du Congrès et du public américains.

Nul n’a jamais avoué publiquement que la vraie raison du renversement de Saddam Hussein était son attaque, par le fait de vendre son pétrole en euros, contre l’intégrité du dollar en tant que devise de réserve. Nombreux sont ceux qui pensent que cela fut la source de notre obsession anti-irakienne. Pour ma part, je doute que ce fut la seule raison, mais je pense que cela a joué un rôle important. Très peu de temps après le succès militaire, les ventes de pétrole irakien étaient intégralement rétablies en dollars. L’euro fut abandonné.

En 2001, l’ambassadeur du Venezuela en Russie mentionna l’intention du Venezuela de réaliser les ventes de son pétrole en devises européennes. Dans l’année qui suivit, un coup d’Etat fut tenté contre le président Chavez, avec, semble-t-il, l’aide de la CIA.

Les tentatives de l’euro pour se faire une place en vue de devenir la devise de réserve du monde ayant rencontré quelque résistance, la chute du dollar contre l’euro a été momentanément inversée. Ces événements ont certainement joué un rôle dans le maintien de la domination du dollar.

Les sympathies des Etats-Unis envers ceux qui avaient comploté pour renverser Chavez sont avérées. Du reste, le gouvernement américain fut mis dans l’embarras par l’échec de cette tentative. Le fait que Chavez ait été élu démocratiquement n’a d’ailleurs pas exercé une très grande influence quant au parti que nous avons pris.

A présent, quelque chose de nouveau est tenté contre le pétrodollar. L’Iran, qui lui aussi fait partie de l’axe du mal, a annoncé son projet de créer une Bourse du pétrole en mars de cette année. Et devinez quoi… les cours seront fixés en euros!

La majorité des Américains a oublié comment, au cours des années, nous avons systématiquement et sans raisons cherché à nous mettre les Iraniens à dos. En 1953, c’est la CIA qui a aidé à renverser le leader démocratiquement élu, Mohammed Mossadegh, pour installer à sa place le régime autoritaire du shah, mieux disposé à l’égard des Etats-Unis. Les Iraniens écumaient encore contre cet événement lors de la prise d’otages de 1979. Notre alliance avec Saddam Hussein, lorsque celui-ci a envahi l’Iran au début des années 1980, n’a pas amélioré les relations avec l’Etat perse, pas plus qu’avec Saddam Hussein lui-même. L’annonce, en 2001, par le gouvernement américain que l’Iran faisait partie de l’axe du mal n’était pas pour améliorer les relations diplomatiques entre nos deux pays. Les récentes menaces relatives au nucléaire sans tenir compte que l’Iran est entouré de pays dotés d’armes de ce type ne semblent pas tenir compte des multiples provocations qui continuent à l’égard de l’Iran. Avec cette dernière histoire et ce que de nombreux musulmans perçoivent être de notre part une guerre contre l’islam, il n’est pas étonnant que l’Iran choisisse de nuire aux intérêts américains en s’attaquant au dollar. A l’instar de l’Irak, l’Iran n’est aucunement en mesure d’attaquer les Etats-Unis. Cependant, cela ne nous a nullement empêché de faire de Saddam Hussein un nouvel Hitler prêt à dominer le monde. L’Iran, depuis qu’elle a mentionné ses projets de fixer les cours de son pétrole en euros, fait l’objet d’une guerre de propagande semblable à celle qui fut menée contre l’Irak avant l’invasion.

Le maintien de la suprématie du dollar n’est probablement pas la seule raison de la guerre contre l’Irak ou de l’agitation à l’encontre de l’Iran. Bien que les véritables raisons de la guerre sont complexes, nous savons maintenant que les arguments qui ont motivé la guerre, comme celui de la présence des armes de destruction massive en Irak ou celui de l’implication de Saddam Hussein dans les attentats du 11 septembre, étaient fallacieux. L’importance du dollar est évidente, mais l’influence du projet des néoconservateurs de refonte du Moyen-Orient n’en est pas moins importante. L’influence d’Israël et des chrétiens sionistes a joué un rôle tout aussi déterminant dans l’entreprise de cette guerre. La protection de «notre» approvisionnement en pétrole a défini notre politique au Moyen-Orient depuis des décennies.

Mais la vérité est que le paiement de l’addition de cette intervention agressive n’est plus possible au moyen de la méthode classique, c’est-à-dire par plus d’impôts, plus d’épargne et plus de production de la part des Américains. Une grande partie des coûts engendrés par la guerre du Golfe de 1991 avaient été, de plein gré, pris en charge par nos alliés. Il n’en est pas de même aujourd’hui. Plus que jamais, c’est l’hégémonie du dollar, sa prééminence comme devise mondiale de réserve qui, aujourd’hui, est indispensable pour financer nos énormes dépenses militaires. Les 2000 milliards de dollars au titre d’une guerre qui n’en finit pas devront, d’une manière ou d’une autre, être payés. C’est à cela, et à cela seulement, que sert l’hégémonie mondiale du dollar.

La plupart des véritables victimes ne savent pas comment elles paient l’addition. Le permis de battre monnaie à partir de rien se répercute sur les prix, qui augmentent. Le citoyen américain lambda, ainsi que celui du Japon, de la Chine et de partout dans le monde, subit une inflation qui fait office d’«impôt» destiné à payer nos campagnes militaires aventureuses. Cela marchera tant que la supercherie ne sera pas découverte et tant que les producteurs étrangers continueront d’accepter des billets verts ou d’en détenir en échange de leur production. Tout est fait pour empêcher que cette escroquerie soit mise au jour et portée à la connaissance de ceux qui la subissent. Si les marchés du pétrole remplacent le dollar par l’euro, cela mettra fin, à terme, à notre capacité à imprimer sans restriction la monnaie de réserve du monde.

Importer des marchandises de valeurs et exporter un dollar en pleine dépréciation représente un avantage absolument considérable. La croissance économique des pays exportateurs est devenue dépendante de nos achats. Cette dépendance les fait demeurer complices de l’escroquerie, ce qui maintient le dollar à un cours artificiellement élevé. Si ce système était viable à long terme, les Américains n’auraient plus besoin de travailler. A notre tour, comme ce fut le cas pour les Romains, nous pourrions profiter «du pain et du cirque». Malheureusement pour Rome, la source d’or a fini par se tarir, et son incapacité à poursuivre le pillage des nations conquises a mis fin à son empire.

C’est ce qui nous arrivera si nous ne changeons pas de système. Bien sûr, nous n’occupons pas de pays étrangers que nous pouvons piller directement, mais nous avons des troupes déployées dans 130 nations. Nos efforts intenses pour étendre notre domination dans un Moyen-Orient riche en ressources pétrolières n’est pas un hasard. Cependant, désormais, nous ne revendiquons plus la possession directe des ressources; nous nous bornons à insister sur le fait que nous pouvons nous les procurer à notre guise, au moyen de notre monnaie de papier. Et tout pays qui remet en question notre autorité le fait à ses risques et périls.

Une nouvelle fois, le Congrès s’est lancé dans une propagande en faveur de la guerre contre l’Iran, comme il avait fait pour l’Irak. Il ne s’agit pas d’attaquer l’Iran économiquement, mais militairement si nécessaire. Ces arguments s’appuient sur les mêmes raisons fallacieuses qui ont justifié l’occupation de l’Irak, avec les conséquences que l’on connaît.

Tout notre système économique dépend du schéma monétaire actuel, ce qui signifie que le recyclage du dollar est indispensable. Aujourd’hui, nous empruntons annuellement plus de 700 milliards de dollars à nos généreux bienfaiteurs, qui travaillent dur et acceptent de nous céder leurs marchandises contre du papier. Ensuite, nous devrons emprunter pour consolider l’empire tant et plus (le budget du Département de la défense s’élève à 450 milliards de dollars). La puissance militaire dont nous jouissons devient le garant de notre devise. Peu de pays peuvent rivaliser militairement avec nous. En conséquence, ils sont contraints d’accepter notre dollar, que nous revendiquons comme étant l’«or d’aujourd’hui». Voilà pourquoi des nations qui contestent ce système, l’Irak, l’Iran et le Venezuela, s’attirent nos foudres et font l’objet de projets de changements de régime.

Paradoxalement, la supériorité du dollar dépend de notre supériorité militaire, et notre supériorité militaire dépend du dollar. Tant que les étrangers acceptent de nous livrer des marchandises en échange de dollars et sont prêts à financer aussi bien notre consommation effrénée que notre militarisme extravagant, le statu quo se poursuivra, quelle que soit l’énormité future de la dette extérieure et du déficit budgétaire.

Toutefois, le danger est bien réel que ceux qui contestent notre politique sans être en mesure de nous défier militairement le fassent économiquement. C’est pourquoi la menace iranienne est prise très au sérieux. L’argument selon lequel l’Iran constituerait une menace éminente pour la sécurité des Etats-Unis est aussi fallacieux que les accusations à l’encontre de l’Irak. Pourtant, on constate actuellement peu de résistance à cette marche forcée vers la confrontation de la part de ceux qui avançaient des raisons politiques pour s’opposer à une guerre contre l’Irak.

La population et le Congrès semblent se laisser facilement convaincre par le chauvinisme des partisans de la guerre préventive. C’est seulement une fois les comptes faits en vies humaines et en espèces sonnantes et trébuchantes que la population s’insurge contre un militarisme peu sage.

Etrangement, alors que l’échec en Irak est une évidence pour une écrasante majorité d’Américains, ceux-ci, de chœur avec le Congrès, semblent opiner du chef à l’appel à une confrontation aussi inutile que dangereuse avec l’Iran.

Là encore, notre incapacité à se saisir de Ben Laden et à détruire son réseau ne nous a pas dissuadés de nous en prendre aux Irakiens dans une guerre qui n’avait rien à voir avec le 11 septembre.

Seule la préoccupation de maintenir le cours du pétrole en dollars permet d’expliquer la volonté des Etats-Unis de tout laisser tomber et de donner une leçon à Saddam Hussein pour son outrecuidance à vouloir vendre son pétrole en euros.

Une fois encore, un appel urgent aux sanctions est lancé et on menace de recourir à la force contre l’Iran, au moment précis où ce dernier ouvre une Bourse du pétrole en euros.

Faire usage de la force pour obliger des gens à accepter de l’argent sans réelle valeur ne fonctionnera qu’un temps. Cela ne fera qu’aboutir à une dislocation économique aussi bien domestique qu’internationale, et cela se paiera cher.

La loi économique selon laquelle un commerce honnête ne se fait qu’avec des valeurs réelles comme monnaie d’échange ne saurait être contournée. Le chaos auquel aboutira une expérience de trente-cinq années de fabrication d’une monnaie fiduciaire mondiale exigera que l’on retourne à une monnaie à valeur réelle. Nous saurons que ce jour est proche lorsque les pays producteurs de pétrole exigeront de l’or ou son équivalent en lieu et place des dollars ou des euros. Le plus tôt sera le mieux.

----------------------------------------------------------------------------

Blog de Nathanael Genet (site chrétien évangélique Suisse francophone) : Discernement.info

PS: La publication de ce lien est une courtoisie vis à vis de Nathanael Genet pour son aide, mais pas un endorsement des positions religieuses de ce site.

PS2: Je recommande fortement la lecture de l'excellent papier de Nathanael sur "Sa Bien Pensance Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères à la France"

mardi 6 novembre 2007

Un 5 novembre historique : Ron Paul lève $4,2 millions en 24h !

Une campagne lancée par un site web indépendant (ThisNovember5th.com) et relayée par l’ensemble de la communauté ronpaulienne sur Internet a permis à Ron Paul de récolter 4,2 millions de dollars en une seule journée. C’est un record qui place Ron Paul en tête de tous les candidats en terme de montant maximum levé en une seule journée (Merci Philippe pour la rectification).

Cette campagne s’est appuyée sur la date symbolique du 5 novembre 1605, lorsqu’un groupe de catholiques britanniques a tenté d’assassiner le roi James 1er d’Angleterre en faisant sauter le parlement (surtout à ne pas faire en France…). Cet échec - ou tentative, c’est selon - est depuis célébrée dans tout le Royaume-Uni et le Commonwealth à la date anniversaire de cette « Conspiration des poudres » (voir Wikipedia pour plus d’info).

Voici la video de cette campagne du 5 novembre:


Sur l’objectif de 12 millions de dollars assigné par la campagne de Ron Paul pour le 4ème trimestre 2007, le montant déjà en caisse est de 7 millions de dollars à ce jour. L’objectif qui semblait alors particulièrement ambitieux, devient réalisable (Pour rappel Ron Paul avait levé 5 millions au 3ème trimestre ce qui avait déjà surpris l’ensemble des observateurs de la grande presse).

L’ensemble de la grande presse américaine a largement rapporté cet évènement et bien évidemment CNN :


mercredi 31 octobre 2007

Le traitement "démocratique" des candidats républicains lors des débats télévisés

Arthur nous a aimablement concocté et transmis cette analyse graphique du nombre de mots prononcés par chaque candidat républicain lors des 7 débats télévisés pour l’investiture.

Ce graphisme est particulièrement révélateur d’une part du traitement « particulier » réservé à Ron Paul lors de ces débats dits "démocratiques". Au vu de cette analyse, il semblerait que ce traitement soit en train de changer depuis le dernier débat.

Nous attendons avec impatience le prochain débat, dont la date vient d'être reportée pour des questions d’emploi du temps conflictuels des candidats, comme si c’était une tâche extraordinairement difficile de réserver une date sur son agenda pour un événement prévu 3 à 4 mois à l’avance… Est-ce que certains candidats « mainstream » auraient peur ?


Encore merci à Arthur.

mercredi 10 octobre 2007

Débat télévisé hier sur CNBC : Ron Paul est devenu un candidat crédible

Il faut comparer les images du précédent débat du 5 septembre dernier et celles du débat d’hier 9 octobre organisé au Michigan par CNBC entre les candidats républicains.

C’est un changement proprement systémique qui s’est opéré, probablement suite à l’annonce des excellents résultats des levées de fonds de Ron Paul au 3ème trimestre. L’argent roi a donné à Ron Paul sa légitimité pour poursuivre sa bataille (l’argent a le même effet partout, mais au moins aux Etats-Unis c’est affiché, assumé et respecté). Cela a modifié l’attitude de Ron Paul lui même, mais surtout celle des journalistes et des autres candidats à son égard.

Il était incroyable de constater le mépris des journalistes et de ses compétiteurs lors du dernier débat à son encontre. Ils se permettaient de l’interrompre sans cesse lors de ses interventions, d’éclater de rire en couvrant sa voix, et pour les journalistes de FoxNews, de faire preuve d’une familiarité irrespectueuse lors de l’interview d’après débat. Ron Paul lui même était en retrait, mal à l’aise et parfois la voix peu assurée dans cette atmosphère délétère.

C’est un Ron Paul normal, efficace, concentré et persuasif que l’on a vu hier soir. Un vrai candidat à la présidence capable d’assener son message en imposant ses idées. Les autres candidats n’ont quasiment pas bronché lors de ces interventions alors que Ron Paul les clouait au pilori en leur jetant à la face leurs ratés, leurs incohérences et leurs traîtrises vis-à-vis de l’Amérique.

Le débat d’hier soir est un tournant majeur, psychologique, pour commencer.

----------------------

Les interventions de Ron Paul pendant le débat:

Interview d’après débat avec Kudlow:

Les commentaires des journalistes après l'interview sont particulièrement révélateurs du changement d'attitude évoqué plus haut...

PS: Arthur nous a signalé une liste de site pour lire les retranscriptions écrites des débats télévisés

jeudi 4 octobre 2007

Ron Paul crée la surprise : 5M$ et 4eme position des levées de fonds au 3eme trimestre



Ron Paul a annoncé avoir reçu plus de 5 millions de dollars levés au 3ème trimestre. C’est un excellent résultat et une surprise pour les grands médias étant donné ses faibles pourcentages d’intention de vote dans les sondages nationaux. Ron Paul dépasse ainsi McCain et Huckabee qui bénéficient pourtant d’une exposition médiatique plus importante. Ce résultat place Ron Paul dans le premier tiers des candidats républicains. Les contributions faites à la campagne de Ron Paul ont doublé par rapport au 2nd trimestre contrairement à d’autres candidats majeurs (Guiliani, Romney) qui sont sur une pente descendante (même s’il sont encore loin devant en masse totale!).

Cela porte le montant total des sommes levées par Ron Paul à plus de 8M de dollars depuis le début de sa campagne. Ron Paul dispose aujourd’hui en caisse de 5,3M de dollars et l’objectif de sa campagne pour le mois d’octobre est de lever 4M de dollars.

Les networks CNN et ABC News ont rapporté cette nouvelle dans leurs éditions.

jeudi 20 septembre 2007

Bill Maher préfère Ron Paul!



Si même Bill Maher supporte Ron Paul (parmi les républicains) tout est permis, même le pire ! Il me faut avouer que suis un fan de Bill Maher même si je suis loin de partager toutes ces opinions…

C’est l’animateur démocrate et libertaire (attention différent de libertarien, voir notre précédent article sur le sujet) le plus caustique et le plus anti-conformiste de la télé américaine. Son talk-show se déroule sur HBO tous les vendredis soir.

Pour la petite histoire il s’est fait viré de la chaîne ABC peu de temps après 9/11 pour avoir fait remarqué que se jeter en avion dans un immeuble c’est peut-être stupide mais demande une certaine dose de courage. C’est le comportement des Etats-Unis consistant à voler à 2000 pieds d’altitude et à balancer des missiles de croisière qui mérite la qualification de lâcheté… En pleine hystérie patriotique post 9/11 il fallait un certain courage pour balancer un message pareil sur un grand network américain !

mardi 11 septembre 2007

Ron Paul chez Bill O'Reilly sur FoxNews



Pas une franche réussite cette interview avec Bill O'Reilly mais c'est un client sérieux doté d'une excellente répartie et d'une mauvaise foi insurpassable. C’est une des figures de proue des journalistes néo-conservateurs sur FoxNews avec une audience très importante dans le pays.

Ces néo-cons sont étonnants. Ils ont eu tort. Ils ont participé à une vaste entreprise mensongère qui a mené à un désastre militaire, certains comme Bill O’Reilly l’on même reconnu. Mais il continue allègrement à assener ses vérités avec l’assurance du juste. Proprement fascinant.

jeudi 6 septembre 2007

Ron Paul au 5eme débat entre candidats républicains sur FoxNews

Hier soir s’est déroulé sur FoxNews le quatrième débat télévisé entre candidats républicains à l’investiture du GOP. L’agressivité des journalistes et autres candidats contre Ron Paul s’est manifestée sans retenue pendant et après le débat. C’est le signe que la campagne de Ron Paul commence à prendre dans l’opinion publique (c’est plus facile quand les faits vous donnent raison !) malgré le boycott des médias officiels, et que l’establishment américaniste commence à prendre peur. Ron Paul s’est bien battu pendant ce débat. C’était vraiment seul contre tous. Et le plus dur est à venir… Courage Ron !

Interventions de Ron Paul pendant le débat


Victoire de Ron Paul dans le sondage FoxNews après le débat



Interview de Ron Paul après le débat sur FoxNews

mardi 4 septembre 2007

16,7% et 3e place pour Ron Paul au Texas

41.1% Duncan Hunter (534 votes)
20.5% Fred Thompson (266 votes)
16.7% Ron Paul (217 votes)
6.4% Mike Huckabee (83 votes)
6% Rudy Giuliani (78 votes)
4.7% Mitt Romney (61 votes)

C’est un bon résultat pour Ron Paul dans ce Straw Poll du Texas. Le parti républicain du Texas organisateur avait particulièrement soigné les règles de participation au vote pour éviter tout risque d’expression d’un vote dissident, bref d’un vote Ron Paul ! Seuls les personnes ayant été délégués républicains depuis 2000 pouvaient participer à ce Straw Poll. En clair seul les républicains purs et durs pouvaient voter. Pas vraiment la nouvelle base électorale de Ron Paul… Ajoutons à cela qu’il fallait s’acquitter d’un droit d’entrée de $75, et que le vote se déroulait dans la région de Dallas-Fort Worth, en plein pays néo-conservateur à plusieurs heures de route de Houston et des zones cotières du Golfe où Ron Paul bénéficie d’un important soutien. Alors 16% dans ces conditions c’est un bon score, et c’est bien au-delà des sondages officiels. Il est maintenant impératif de continuer la progression (9% en Iowa début Août) pour accélérer la dynamique de la campagne et bien se positionner dans la dernière ligne droite des primaires début 2008. Au travail !

dimanche 26 août 2007

L’ouverture en Iowa de la saison des « straw polls »

La saison des « straw polls » (« vote de paille » en français) a débuté cet été avec en ouverture celui de Ames dans l’Iowa en août. Des « straw polls » plus confidentiels se sont depuis succédés, et d’autres sont à venir, avant le début des primaires officielles en janvier 2008.

C’est quoi un « straw poll » ?

Les « straw polls » sont des votes informels organisés dans chaque camp républicain/démocrate) pour déterminer localement les tendances des électeurs. Certains « straw polls » attirent des milliers d’électeurs (Ames dans l’Iowa), d’autres sont réalisés autours d’un barbecue dans un jardin avec au plus quelques dizaines de participants. Plus le nombre de votants est important, plus les résultats seront repris et commentés par les médias. Les conditions du vote sont décidées localement par les partis, qui cherchent chacun à favoriser leur candidat préféré. L’accès au vote peut être libre, ou conditionné par l’adhésion préalable au parti organisateur. Certains (comme le GOP au Texas) limitent le droit de votes aux personnes ayant déjà votés les années précédentes comme délégués lors des conventions du parti. Souvent le versement d’un droit d’entrée ($35 en Iowa) est exigé. Chaque candidat à l’investiture décide de faire campagne (ou non) pour tel ou tel « straw poll » en fonction de sa stratégie, de l’état de sa campagne, et de ses finances.

Comment lire les résultats des « straw polls » ?

Chaque straw poll est un cas particulier. Il est délicat de généraliser une grille de lecture unique mais voici quelques éléments significatifs:

*Le nombre total de votants

*Le lieu du vote, et les inclinations de l’électorat local

*La participation (ou non) et le degré d’implication des candidats

Le résultat de chaque « straw poll » doit être apprécié au regard de ces différentes variables.

Le « straw poll » de Ames dans l’Iowa du 11 août 2007

14 302 votes. Mitt Romney a remporté ce « straw poll » avec 31% des voix, suivi de Mike Huckabee avec 18%. Ron Paul est arrivé en 5eme position avec 9% des voix tandis que Guiliani obtenait 1,20% (voir les résultats complets)

Giuliani et McCain avaient renoncé à participer, n’ayant pas une base suffisante de supporteurs dans cet Etat et craignant de faire un mauvais résultat par rapport à leur position favorable dans les sondages nationaux. Il convient de noter la particularité de l’électorat républicain local en Iowa, extrêmement conservateur (anti-avortement, pro-guerre, créationniste) donc peu favorable aux idées aux républicains « light » comme Giuliani (et par extension à Ron Paul mais pour d’autre raisons).

Mitt Romney de son coté avait choisi d’investir fortement dans l’ « Iowa Straw Poll » traditionnellement très médiatisé parce qu’il attire de nombreux électeurs de toute la région. Mitt Romney a ainsi « offert » 14 000 tickets à $35 pièce pour que ses électeurs se déplacent pour obtenir au final 7 000 voix. Il remporte une victoire médiatique, mais une victoire très chère, et toute relative en prenant en compte le fait que ses principaux rivaux Giuliani et McCain n’étaient même pas présent. Le vrai vainqueur serait plutôt Mike Huckabee, arrivé 2ème avec 18% des voix pour un budget de campagne de 150 000 dollars en Iowa.

Ron Paul obtient 9% ce qui est un résultat correct compte tenu d’une part de son faible investissement en temps (1 semaine, peut être une erreur d’ailleurs…) et financier dans cette campagne ($220 000), mais surtout étant donné les sondages nationaux qui le créditent seulement de 1 à 2% d’intention de votes. Ron Paul n’a payé que 800 tickets d’entrée à ses partisans mais a obtenu 1 400 voix. Les supporteurs de Ron Paul auraient préféré un résultat plus élevé mais 9% est un bon début. L’« Iowa Straw Poll » confirme le décollage de la campagne de Ron Paul dans l’électorat républicain.

Les récents « straw polls »

Une bonne dizaine de « straw polls » ont eu lieu depuis deux semaines dans différents Etats des Etats-Unis. Ron Paul a terminé en première place à Washington, en Alabama, au New Hampshire, et en Caroline du Sud. Mais le faible nombre de votants (de quelques dizaines à quelques centaines au maximum) a limité l’impact médiatique de ces résultats (voir les résultats de Ron Paul).

La prochaine étape majeure à Fort Worth au Texas

La prochaine étape importante se déroule au Texas à Fort Worth les 31 août et 1er septembre prochain. Les partisans de Ron Paul se sont fortement mobilisés pour ce vote. Mais les conditions particulières de l’organisation du vote par le parti républicain du Texas rendent leur tache particulièrement difficile. Nous reviendrons prochainement sur les conditions de cette organisation (littéralement mafieuse) destinée à évincer Ron Paul de la compétition tout en favorisant un candidat en particulier (Fred Thompson).

Merci à notre « insider » Yvonne pour les infos concernant Fort Worth

mercredi 22 août 2007

Interview de Lew Rockwell sur Ron Paul

Une passionnante interview de Lew Rockwell qui est l’ami et le collègue de Ron Paul depuis plus de 35 ans (en anglais…). 29 min de discussion sur Ron Paul, la campagne, son impact sur l’idée de liberté et le libéralisme aux Etats-Unis. Un must ! -> Cliquez ici.

Merci Yvonne pour l'info.

dimanche 19 août 2007

vendredi 10 août 2007

Pourquoi abolir la réserve fédérale américaine ?

Gallatin (auteur du blog liberal du même nom) propose aux lecteurs de Ron Paul France un article fondamental pour comprendre le combat de Ron Paul contre la Réserve Fédérale Américaine. Nous remercions vivement Gallatin pour ce petit bijou de clarté et de simplicité sur ce sujet trop souvent mal expliqué. Faites nous part de vos commentaires !

La réserve fédérale des Etats-Unis est l’équivalent outre-Atlantique de la banque centrale européenne. Elle est de création récente : 1913. Donc, a priori, il ne serait pas plus difficile de l’abolir en 2009 qu’il ne fut difficile de la créer 96 ans auparavant. C’est ce que propose Ron Paul dans son programme électoral. Pour lui, c’est le combat de toute une vie.

Le rôle de la banque centrale est très mal compris par le public, et souvent encore plus mal compris par les soi-disant experts en économie. Néanmoins, on sait plus ou moins que la banque centrale « contrôle la monnaie ». Qu’est-ce cela veut dire au juste, « contrôler » une monnaie ?

L’or

Aux temps pas si lointains où la monnaie était « sonnante et trébuchante », c’est-à-dire faite de pièces d’or et d’argent, nul besoin de la contrôler. Il n’y avait pas de banques centrales. C’est parce qu’il était alors impossible de « créer » de la monnaie à partir de rien. Le seul moyen de créer une pièce d’or était de découvrir une mine, de creuser profondément, d’en extraire du minerai, de l’affiner, et de le fondre en pièces d’or. C’était beaucoup de travail...

C’est cette difficulté extrême de production qui garantissait, et garantit encore, la valeur de l’or. La valeur d’une chose est proportionnelle à sa rareté. Si, d’un coup de baguette magique, on pouvait doubler du jour au lendemain la quantité de pièces et de lingots d’or en circulation, alors leur valeur serait divisée par deux. L’or est apprécié dans tous les pays du monde précisément parce qu’il est difficile à produire.

La quantité de monnaie

Ce petit détour par l’étalon-or nous permet de mieux comprendre ce que veut dire « contrôler » la monnaie-papier. Cela veut dire contrôler la quantité de monnaie. La mission de la réserve américaine est donc de décider du nombre de dollars en circulation.

Il y a 3 possibilités : soit elle réduit le nombre de dollars en circulation, soit elle le garde constant, soit elle l’augmente.

Or, il n’est jamais dans l’intérêt des hommes d’état de réduire la quantité de monnaie-papier en circulation. Ça veut dire engranger une certaine quantité de monnaie par l’impôt (qui est impopulaire), puis la détruire plutôt que de la dépenser à des projets qui augmentent leur pouvoir personnel sur le reste de la société. Il n’y a aucune chance que ça arrive.

De plus, si on voulait garder la quantité de monnaie constante, alors on n’aurait pas besoin de monnaie-papier et de banques centrales, on pourrait utiliser les pièces d’or et d’argent.

Donc il n’existe qu’une seule et unique raison d’avoir une banque centrale : pour augmenter la quantité de monnaie en circulation.

La planche à billets

C’est comme le gouvernement français à la fin du XVIIIème siècle : il a créé les « assignats » pour pouvoir en imprimer autant qu’il voulait. Il en a imprimé tellement qu’à la fin les assignats ne valaient plus rien du tout.

Aujourd’hui, la plupart de votre argent n’est pas sous forme de billets de banque planqués sous le matelas. Il est sous forme de compte en banque : c’est un jeu d’écriture entre vous et votre banque qui dit que vous avez tant d’euros sur votre compte.

Donc la banque centrale n’augmente plus la quantité de monnaie en faisant fonctionner la fameuse « planche à billets ». Elle l’augmente en faisant un jeu d’écriture entre elle-même et les banques commerciales où le public a ouvert des comptes. Par exemple, le 9 août 2007, la banque centrale européenne a créé 95 milliards d’euros à partir de rien grâce à ce petit jeu d’écriture, et la réserve fédérale a créé 25 milliards de dollars de la même manière.

Comme la masse monétaire M1 de la zone euro était de 3770 milliards d’euros, cela veut dire que la valeur des euros dans votre compte en banque a baissé de 2,5% en une journée. Sans que personne ne vous demande la permission.

Maintenant vous comprenez pourquoi il faut abolir la banque centrale ?

Gagnants et perdants

Quand la banque centrale fabrique de la monnaie à partir de rien, qui y gagne et qui y perd ? Il faut visualiser le système monétaire comme une série de cercles concentriques, avec la banque centrale au centre, et le commun des mortels à la périphérie.

La banque centrale, au centre du système, crée de la monnaie et l’utilise immédiatement pour augmenter son pouvoir sur le reste de la société, donc elle c’est la première gagnante. Les grosses banques d’affaires qui ont un compte auprès de la banque centrale et un accès privilégié au marché des emprunts d’état constitue le deuxième cercle, ils sont parmi les premiers à recevoir la monnaie ainsi créée, donc ils sont aussi gagnants. Ils peuvent s’en servir pour la prêter à d’autres et empocher une bonne commission. Et ainsi de suite. Quand l’argent créé au centre du système arrive à la périphérie, c’est-à-dire au travailleur, au rentier, aux gens normaux, ceux-là ont vu les prix de tout ce qu’ils consomment augmenter et le pouvoir d’achat de leurs économies réduit, donc ce sont eux les perdants.

Plus on est éloigné du centre du système financier, plus la création de monnaie agit comme une taxe. En quelque sorte, le 9 août 2007, la banque centrale a prélevé une taxe de 2,5% sur les économies de tous les Français (sauf les banquiers). Sans leur dire. C’est ce que Ron Paul appelle « inflation tax ».

Inflation

L’inflation, ce n’est pas la hausse des prix. L’inflation, c’est la hausse de la quantité de monnaie en circulation. La hausse des prix est un indicateur statistique arbitraire inventé par ceux qui créent l’inflation (les hommes d’état) pour mesurer l’impact néfaste de leurs activités sur le peuple.

Les hommes d’état ne veulent pas trop pressurer le peuple, de peur qu’il ne se révolte. Ils ont remarqué, au fil du temps, que le peuple ne se révolte pas si la hausse des prix est de l’ordre de 2% par an. Cela pose donc une limite à la vitesse de création de monnaie. Il est utile à la banque centrale de garder un œil sur la hausse des prix afin de savoir si elle a encore beaucoup de marge pour augmenter la quantité de monnaie, ou si ça devient « trop visible ».

Peu à peu, l’indice de la hausse des prix est aussi devenu un formidable outil de manipulation de l’opinion publique. En trichant sur la formule, et en manipulant les données, il est possible de publier des chiffres qui n’excèdent pas 2%, alors que les consommateurs de base sentent bien que le pouvoir d’achat de leurs billets de banque diminue de 5% à 10% par an. La publication « officielle » de chiffres rassurants sème suffisamment le doute dans les esprits pour que les gens ne se révoltent pas.

Faux-monnayeurs

En conclusion, il n’existe strictement aucune différence entre les activités de la réserve fédérale américaine et celle d’un faux-monnayeur. Tous les deux créent de la monnaie à partir de rien du tout pour leur propre bénéfice et celui de leur premier cercle de complices, aux dépens des gens normaux qui utilisent cette monnaie-papier comme réservoir de valeur.

La vérité est que les gens dépendent de la monnaie pour faciliter la division du travail : le troc, ça n’est pas pratique ! Ayant reconnu cette dépendance, le gouvernement s’est décidé à s’emparer par la force de la monnaie afin d’en abuser pour augmenter son pouvoir sur le reste de la société. La banque centrale est l’instrument par lequel la mafia politico-financière au pouvoir exploite les gens normaux. C’est pour cela que Ron Paul veut l’abolir.

Gallatin