dimanche 26 août 2007

L’ouverture en Iowa de la saison des « straw polls »

La saison des « straw polls » (« vote de paille » en français) a débuté cet été avec en ouverture celui de Ames dans l’Iowa en août. Des « straw polls » plus confidentiels se sont depuis succédés, et d’autres sont à venir, avant le début des primaires officielles en janvier 2008.

C’est quoi un « straw poll » ?

Les « straw polls » sont des votes informels organisés dans chaque camp républicain/démocrate) pour déterminer localement les tendances des électeurs. Certains « straw polls » attirent des milliers d’électeurs (Ames dans l’Iowa), d’autres sont réalisés autours d’un barbecue dans un jardin avec au plus quelques dizaines de participants. Plus le nombre de votants est important, plus les résultats seront repris et commentés par les médias. Les conditions du vote sont décidées localement par les partis, qui cherchent chacun à favoriser leur candidat préféré. L’accès au vote peut être libre, ou conditionné par l’adhésion préalable au parti organisateur. Certains (comme le GOP au Texas) limitent le droit de votes aux personnes ayant déjà votés les années précédentes comme délégués lors des conventions du parti. Souvent le versement d’un droit d’entrée ($35 en Iowa) est exigé. Chaque candidat à l’investiture décide de faire campagne (ou non) pour tel ou tel « straw poll » en fonction de sa stratégie, de l’état de sa campagne, et de ses finances.

Comment lire les résultats des « straw polls » ?

Chaque straw poll est un cas particulier. Il est délicat de généraliser une grille de lecture unique mais voici quelques éléments significatifs:

*Le nombre total de votants

*Le lieu du vote, et les inclinations de l’électorat local

*La participation (ou non) et le degré d’implication des candidats

Le résultat de chaque « straw poll » doit être apprécié au regard de ces différentes variables.

Le « straw poll » de Ames dans l’Iowa du 11 août 2007

14 302 votes. Mitt Romney a remporté ce « straw poll » avec 31% des voix, suivi de Mike Huckabee avec 18%. Ron Paul est arrivé en 5eme position avec 9% des voix tandis que Guiliani obtenait 1,20% (voir les résultats complets)

Giuliani et McCain avaient renoncé à participer, n’ayant pas une base suffisante de supporteurs dans cet Etat et craignant de faire un mauvais résultat par rapport à leur position favorable dans les sondages nationaux. Il convient de noter la particularité de l’électorat républicain local en Iowa, extrêmement conservateur (anti-avortement, pro-guerre, créationniste) donc peu favorable aux idées aux républicains « light » comme Giuliani (et par extension à Ron Paul mais pour d’autre raisons).

Mitt Romney de son coté avait choisi d’investir fortement dans l’ « Iowa Straw Poll » traditionnellement très médiatisé parce qu’il attire de nombreux électeurs de toute la région. Mitt Romney a ainsi « offert » 14 000 tickets à $35 pièce pour que ses électeurs se déplacent pour obtenir au final 7 000 voix. Il remporte une victoire médiatique, mais une victoire très chère, et toute relative en prenant en compte le fait que ses principaux rivaux Giuliani et McCain n’étaient même pas présent. Le vrai vainqueur serait plutôt Mike Huckabee, arrivé 2ème avec 18% des voix pour un budget de campagne de 150 000 dollars en Iowa.

Ron Paul obtient 9% ce qui est un résultat correct compte tenu d’une part de son faible investissement en temps (1 semaine, peut être une erreur d’ailleurs…) et financier dans cette campagne ($220 000), mais surtout étant donné les sondages nationaux qui le créditent seulement de 1 à 2% d’intention de votes. Ron Paul n’a payé que 800 tickets d’entrée à ses partisans mais a obtenu 1 400 voix. Les supporteurs de Ron Paul auraient préféré un résultat plus élevé mais 9% est un bon début. L’« Iowa Straw Poll » confirme le décollage de la campagne de Ron Paul dans l’électorat républicain.

Les récents « straw polls »

Une bonne dizaine de « straw polls » ont eu lieu depuis deux semaines dans différents Etats des Etats-Unis. Ron Paul a terminé en première place à Washington, en Alabama, au New Hampshire, et en Caroline du Sud. Mais le faible nombre de votants (de quelques dizaines à quelques centaines au maximum) a limité l’impact médiatique de ces résultats (voir les résultats de Ron Paul).

La prochaine étape majeure à Fort Worth au Texas

La prochaine étape importante se déroule au Texas à Fort Worth les 31 août et 1er septembre prochain. Les partisans de Ron Paul se sont fortement mobilisés pour ce vote. Mais les conditions particulières de l’organisation du vote par le parti républicain du Texas rendent leur tache particulièrement difficile. Nous reviendrons prochainement sur les conditions de cette organisation (littéralement mafieuse) destinée à évincer Ron Paul de la compétition tout en favorisant un candidat en particulier (Fred Thompson).

Merci à notre « insider » Yvonne pour les infos concernant Fort Worth

mercredi 22 août 2007

Interview de Lew Rockwell sur Ron Paul

Une passionnante interview de Lew Rockwell qui est l’ami et le collègue de Ron Paul depuis plus de 35 ans (en anglais…). 29 min de discussion sur Ron Paul, la campagne, son impact sur l’idée de liberté et le libéralisme aux Etats-Unis. Un must ! -> Cliquez ici.

Merci Yvonne pour l'info.

dimanche 19 août 2007

vendredi 10 août 2007

Pourquoi abolir la réserve fédérale américaine ?

Gallatin (auteur du blog liberal du même nom) propose aux lecteurs de Ron Paul France un article fondamental pour comprendre le combat de Ron Paul contre la Réserve Fédérale Américaine. Nous remercions vivement Gallatin pour ce petit bijou de clarté et de simplicité sur ce sujet trop souvent mal expliqué. Faites nous part de vos commentaires !

La réserve fédérale des Etats-Unis est l’équivalent outre-Atlantique de la banque centrale européenne. Elle est de création récente : 1913. Donc, a priori, il ne serait pas plus difficile de l’abolir en 2009 qu’il ne fut difficile de la créer 96 ans auparavant. C’est ce que propose Ron Paul dans son programme électoral. Pour lui, c’est le combat de toute une vie.

Le rôle de la banque centrale est très mal compris par le public, et souvent encore plus mal compris par les soi-disant experts en économie. Néanmoins, on sait plus ou moins que la banque centrale « contrôle la monnaie ». Qu’est-ce cela veut dire au juste, « contrôler » une monnaie ?

L’or

Aux temps pas si lointains où la monnaie était « sonnante et trébuchante », c’est-à-dire faite de pièces d’or et d’argent, nul besoin de la contrôler. Il n’y avait pas de banques centrales. C’est parce qu’il était alors impossible de « créer » de la monnaie à partir de rien. Le seul moyen de créer une pièce d’or était de découvrir une mine, de creuser profondément, d’en extraire du minerai, de l’affiner, et de le fondre en pièces d’or. C’était beaucoup de travail...

C’est cette difficulté extrême de production qui garantissait, et garantit encore, la valeur de l’or. La valeur d’une chose est proportionnelle à sa rareté. Si, d’un coup de baguette magique, on pouvait doubler du jour au lendemain la quantité de pièces et de lingots d’or en circulation, alors leur valeur serait divisée par deux. L’or est apprécié dans tous les pays du monde précisément parce qu’il est difficile à produire.

La quantité de monnaie

Ce petit détour par l’étalon-or nous permet de mieux comprendre ce que veut dire « contrôler » la monnaie-papier. Cela veut dire contrôler la quantité de monnaie. La mission de la réserve américaine est donc de décider du nombre de dollars en circulation.

Il y a 3 possibilités : soit elle réduit le nombre de dollars en circulation, soit elle le garde constant, soit elle l’augmente.

Or, il n’est jamais dans l’intérêt des hommes d’état de réduire la quantité de monnaie-papier en circulation. Ça veut dire engranger une certaine quantité de monnaie par l’impôt (qui est impopulaire), puis la détruire plutôt que de la dépenser à des projets qui augmentent leur pouvoir personnel sur le reste de la société. Il n’y a aucune chance que ça arrive.

De plus, si on voulait garder la quantité de monnaie constante, alors on n’aurait pas besoin de monnaie-papier et de banques centrales, on pourrait utiliser les pièces d’or et d’argent.

Donc il n’existe qu’une seule et unique raison d’avoir une banque centrale : pour augmenter la quantité de monnaie en circulation.

La planche à billets

C’est comme le gouvernement français à la fin du XVIIIème siècle : il a créé les « assignats » pour pouvoir en imprimer autant qu’il voulait. Il en a imprimé tellement qu’à la fin les assignats ne valaient plus rien du tout.

Aujourd’hui, la plupart de votre argent n’est pas sous forme de billets de banque planqués sous le matelas. Il est sous forme de compte en banque : c’est un jeu d’écriture entre vous et votre banque qui dit que vous avez tant d’euros sur votre compte.

Donc la banque centrale n’augmente plus la quantité de monnaie en faisant fonctionner la fameuse « planche à billets ». Elle l’augmente en faisant un jeu d’écriture entre elle-même et les banques commerciales où le public a ouvert des comptes. Par exemple, le 9 août 2007, la banque centrale européenne a créé 95 milliards d’euros à partir de rien grâce à ce petit jeu d’écriture, et la réserve fédérale a créé 25 milliards de dollars de la même manière.

Comme la masse monétaire M1 de la zone euro était de 3770 milliards d’euros, cela veut dire que la valeur des euros dans votre compte en banque a baissé de 2,5% en une journée. Sans que personne ne vous demande la permission.

Maintenant vous comprenez pourquoi il faut abolir la banque centrale ?

Gagnants et perdants

Quand la banque centrale fabrique de la monnaie à partir de rien, qui y gagne et qui y perd ? Il faut visualiser le système monétaire comme une série de cercles concentriques, avec la banque centrale au centre, et le commun des mortels à la périphérie.

La banque centrale, au centre du système, crée de la monnaie et l’utilise immédiatement pour augmenter son pouvoir sur le reste de la société, donc elle c’est la première gagnante. Les grosses banques d’affaires qui ont un compte auprès de la banque centrale et un accès privilégié au marché des emprunts d’état constitue le deuxième cercle, ils sont parmi les premiers à recevoir la monnaie ainsi créée, donc ils sont aussi gagnants. Ils peuvent s’en servir pour la prêter à d’autres et empocher une bonne commission. Et ainsi de suite. Quand l’argent créé au centre du système arrive à la périphérie, c’est-à-dire au travailleur, au rentier, aux gens normaux, ceux-là ont vu les prix de tout ce qu’ils consomment augmenter et le pouvoir d’achat de leurs économies réduit, donc ce sont eux les perdants.

Plus on est éloigné du centre du système financier, plus la création de monnaie agit comme une taxe. En quelque sorte, le 9 août 2007, la banque centrale a prélevé une taxe de 2,5% sur les économies de tous les Français (sauf les banquiers). Sans leur dire. C’est ce que Ron Paul appelle « inflation tax ».

Inflation

L’inflation, ce n’est pas la hausse des prix. L’inflation, c’est la hausse de la quantité de monnaie en circulation. La hausse des prix est un indicateur statistique arbitraire inventé par ceux qui créent l’inflation (les hommes d’état) pour mesurer l’impact néfaste de leurs activités sur le peuple.

Les hommes d’état ne veulent pas trop pressurer le peuple, de peur qu’il ne se révolte. Ils ont remarqué, au fil du temps, que le peuple ne se révolte pas si la hausse des prix est de l’ordre de 2% par an. Cela pose donc une limite à la vitesse de création de monnaie. Il est utile à la banque centrale de garder un œil sur la hausse des prix afin de savoir si elle a encore beaucoup de marge pour augmenter la quantité de monnaie, ou si ça devient « trop visible ».

Peu à peu, l’indice de la hausse des prix est aussi devenu un formidable outil de manipulation de l’opinion publique. En trichant sur la formule, et en manipulant les données, il est possible de publier des chiffres qui n’excèdent pas 2%, alors que les consommateurs de base sentent bien que le pouvoir d’achat de leurs billets de banque diminue de 5% à 10% par an. La publication « officielle » de chiffres rassurants sème suffisamment le doute dans les esprits pour que les gens ne se révoltent pas.

Faux-monnayeurs

En conclusion, il n’existe strictement aucune différence entre les activités de la réserve fédérale américaine et celle d’un faux-monnayeur. Tous les deux créent de la monnaie à partir de rien du tout pour leur propre bénéfice et celui de leur premier cercle de complices, aux dépens des gens normaux qui utilisent cette monnaie-papier comme réservoir de valeur.

La vérité est que les gens dépendent de la monnaie pour faciliter la division du travail : le troc, ça n’est pas pratique ! Ayant reconnu cette dépendance, le gouvernement s’est décidé à s’emparer par la force de la monnaie afin d’en abuser pour augmenter son pouvoir sur le reste de la société. La banque centrale est l’instrument par lequel la mafia politico-financière au pouvoir exploite les gens normaux. C’est pour cela que Ron Paul veut l’abolir.

Gallatin

lundi 6 août 2007

Présidentielle US : Ron Paul peut il créer la surprise ?

Un excellent article de synthèse de Vincent BENARD, auteur du blog Objectif Liberté, sur la campagne de Ron Paul et ses idées, avec une mise en perspective de cet évènement au regard des pratiques politiques françaises: Le lien

samedi 4 août 2007

Ron Paul à Paris!



Un grand merci à Matthieu MOREAU pour les photos, et à un sympathique groupe de touristes hollandais pour leur aide!